dimanche 19 avril 2015

La recolonisation des îles Crozet par les Otaries

Une des manipes récemment réalisée par Clara, l’ornithologue de la base, a permis d'effectuer des relevés de mensurations et de baguer des jeunes otaries de la Mare aux éléphants située à l’ouest de l’île de la Possession.
L'équipe de manipeurs au grand complet, de gauche à droite, Sébastien, Clara, Éddy, Yann, Mohamed et accroupit Hédi. Selfi: Hédi SAADAOUI
Avec Clara, une équipe de cinq personnes est venue l’assister pour ces délicates manipulations. Il s’agit de recenser une centaine de jeunes Otaries (Arctocephalus tropicalis et A.gazella), appelés pups.
Deux"Pups" à la sortie de leur baignade. Photo: TAAF. DR
Dans ce secteur de l'île, les Otaries côtoient les Manchots Papous. Photo: Hédi SAADAOUI
Cette manipe sur Crozet est un peu inespérée et aurait pu ne jamais voir le jour. En effet, selon une étude de P. Jouvin, J.C. Stael et H. Weimerskirch parue sur la revue Mammalia en 1982, les Otaries avaient quasiment disparues de l’archipel des Crozet, massacrées par des chasseurs entre 1803 et 1840. En 1814, au moins 10 navires parcourent les îles ; un seul d’entre eux contient une cargaison de 60 000 peaux !
Un siècle après cette extermination systématique, une jeune Otarie d’Amsterdam (A.tropicalis) était observée de nouveau dans l’archipel de Crozet. 
En 1969, une Otarie est observée sur l’île de la Possession et 2 autres à l’île de l’EST.
Les prises de mensurations se déroulent en plusieurs phases: il faut d'abord se saisir de l’otarie (ce qui n'est pas une mince affaire), ensuite l'allongée sur la planche de mesure, maintenir l'animal en saisissant le cou au risque de se faire mordre et maintenir le corps au niveau des nageoires pour effectuer le baguage.Une fois allongé sur la planche l'animal peut être mesuré et l'on détermine également son sexe.
 
Enfin, en dernier lieu on effectue la pesée de l'Otarie. Photos Hédi SAADAOUI
La première reproduction de cette espèce est signalée en 1976 à Pointe Basse où un mâle, une femelle et un nouveau-né ont pris leurs quartiers.
Un peu plus tard, en janvier 1978, une colonie de 60 individus A.tropicalis est découverte à la Pointe de Moines. En 1980, plusieurs reproductions d’Otaries de Kerguelen (A.gazella) sont constatées dans la colonie de la Pointe des Moines.
Aujourd’hui, on dénombre sur l’île de la Possession, plusieurs centaines d'Otaries de Kerguelen et d’Amsterdam.
Photo: Hédi SAADAOUI
La durée de cette manipe nécessite de dormir sur place et sous tente. Lorsque le ciel et les températures sont clémentes comme ce fût le cas cette fois-ci, les équipes peuvent savourer le spectacle du coucher de soleil sur la roche percée.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Superbe photo de la roche percée !
bravo au joueur d'harmonica ;)