vendredi 24 mai 2013

Fête de la Nature 2013

Profitant d'une météo clémente pour la saison, les Crozétiens ont participé à la "Fête de la Nature" organisée par la Réserve Naturelle. Le thème de cette année était "les invertébrés". Un peu moins de 200 espèces sont présentes à Crozet, dont certaines introduites par l'homme. Organisés en équipes, les volontaires ont recherché dans différents environnements ces insectes, araignées, mollusques, en général invisibles car cachés des prédateurs et du vent froid.

Briefing pour les équipes avant l'ouverture de la chasse aux petites bêtes...

Départ d'une équipe en direction du Bollard. Le décor rappelle que Crozet est une île subantarctique !
Un "platier" au Bollard: on y trouve éléphants de mer, otaries et manchots royaux.
La fonte de la neige alimente des cascades d'eau au pied de la falaise: un lieu propice à la collecte.
La neige retombe pendant quelques minutes...
Le retour du soleil est l'occasion de montrer ses trouvailles...
A chaque milieu ses espèces: la zone littorale est plutôt riche...

tri et identification des individus capturés

aspirateur à bouche pour capturer les espèces les plus petites ou fragiles
Pour donner un très bref aperçu de la biodiversité à Crozet, voici quelques uns des spécimens capturés pendant la journée, sur le littoral comme sur le périmètre de la base:

taille réelle: 4mm

plusieurs dizaines d'espèces d'arachnides à Crozet !

Larves de papillon (l'adulte n'a pas d'aile et se nourrit du chou des Kerguelen: il s'appelle d'ailleurs Pringleophaga )

Etoile de mer (diamètre environ 3cm) trouvée nichée dans le pied d'une algue laminaire

samedi 11 mai 2013

Escale du "FLOREAL" à Crozet

La frégate de surveillance "Floréal" de la Marine Nationale a fait escale à la base Alfred Faure de Crozet du 7 au 11 mai 2013. Avec la frégate "Nivôse" et le patrouilleur "Albatros", une de ses missions est la surveillance de la Zone Économique Exclusive des TAAF (îles Éparses et districts austraux). Sur la base de la réciprocité, elle participe aussi à la surveillance de la ZEE australienne (île Heard). Ponctuellement, elle peut aussi porter assistance aux navires de pêche ou effectuer des évacuations sanitaires depuis les districts austraux. Quand elle ne navigue pas dans les eaux froides de l'océan austral, elle intervient dans la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes et kényanes. Le "Floréal" dispose d'une autonomie en carburant lui permettant d'effectuer un demi-tour du monde. Son armement principal est composé d'un canon de 100mm et de deux missiles mer-mer Exocet, ainsi que d'armes plus légères pour son autodéfense. A son bord on trouve un hélicoptère "Panther" et plusieurs embarcations rapides. Son équipage est de l'ordre d'une centaine de personnes et comportait pour la circonstance trois contrôleurs de pêche australiens.

Le Floréal au mouillage en Baie du Marin le 7 mai.
Le 7 mai en milieu d'après midi, le Floréal est arrivé au mouillage par mer assez calme. Un de ses zodiacs a effectué une reconnaissance du ponton de débarquement qui sera utilisé les jours suivants pour débarquer l'équipage sur l'île de la Possession.

Le Panther sur la DZ de la base
Le 8 mai en début de matinée débutent à la fois les rotations en zodiac et celles de l'hélicoptère, au total ce sont 23 visiteurs, dont le Commandant du Floréal et les trois contrôleurs de pêche australien, qui débarquent sur base. Une cérémonie conjointe est organisée pour célébrer l'anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945.

Marins du Floréal, militaires de la base et personnels civils sont rassemblés.

Au premier plan, les sous-officiers des trois armées affectés à Crozet.

Lecture du discours par le chef de district, entouré de son adjoint et du Commandant du Floréal.
La garde d'honneur du Floréal quitte la place d'armes.
Après la cérémonie, un "apéritif républicain" (selon la formule consacrée) est offert à tous, suivi d'un déjeuner. Dans l'après-midi, nos visiteurs pourront découvrir la Manchotière, observer les nids de grands albatros au Bollard ou plus simplement faire des emplettes à la coopérative où à la gérance postale. Quelques uns regagnent le bord en fin d'après midi, mais la majorité d'entre eux apprécieront le confort d'une nuit à terre.
Le lendemain matin, ils quittent l'île de la Possession en zodiac, ainsi qu'une dizaine d'hivernants qui vont visiter le bateau pour la journée. La base Alfred Faure accueillera pour sa part une quarantaine de marins, dont vingt restent sur base pour la nuit. En matinée, l'hélicoptère va rechercher d'éventuels pêcheurs pirates dans la ZEE de Crozet mais ne détecte que le "Cap Horn", palangrier réunionnais.

C'est le 10 mai que les choses se compliquent avec une donnée indissociable de Crozet: le mauvais temps.

Les hivernants attendent le zodiac sous une cascade de pluie froide...
Non sans difficultés, le zodiac parvient a effectuer les rotations du matin, rapatriant à bord du Floréal les vingt marins de la veille, en amenant à terre une vingtaine d'autres et embarquant les dix derniers "crozétiens" pour une visite du bateau.

La passerelle du Floréal et son Commandant, le Capitaine de Frégate Eric Caliendo.
Le Panther dans son hangar
En fin de matinée, le vent forcit à 25/30 noeuds et le Floréal commence à déraper, le rapprochant doucement des falaises et des hauts fonds. La décision est prise de quitter le mouillage devenu instable et de prendre la mer. Ceux des crozétiens qui ne sont pas assommés par le mal de mer (ou les patches pour le combattre) déjeunent à bord, à une vingtaine de kilomètres de la Baie du Marin.
Si la rotation prévue pour l'après midi est supprimée en raison des conditions météo, il reste quand même à récupérer les marins à terre et à rapatrier les hivernants en visite à bord...

Le zodiac étant inutilisable, on ressort l'hélicoptère..
Trois des hivernants repartent en hélicoptère et rejoignent la base après moins de dix minutes de vol. Quelques marins y montent alors mais le poser sur le pont arrière du Floréal s'avère difficile en raison du vent très fort, le bateau doit changer de cap pour faciliter le travail du pilote mais la troisième tentative est la bonne.



Après le retour de l'hélicoptère, c'est l'arrêt des rotations d'autant plus que la nuit approche. Alors que le Floréal devait quitter Crozet dans la soirée pour poursuivre sa mission, il faut se résoudre à reporter au lendemain la reprise des opérations avec la terre. En attendant, les crozétiens montés à bord se retrouvent au "carré" du bord.



Dehors, il a neigé sur les reliefs au dessus de 200 mètres d'altitude.
La Baie américaine vue du large


A l'aube du cinquième jour, la neige recouvre toute l'île de la Possession, comme sa voisine l'île de l'Est. Toujours beaucoup de vent et une mer houleuse...
Le Floréal à l'approche de la Baie du Marin

La base Alfred Faure sous la première chute de neige de l'hiver austral

Après un mouillage peu stable en Baie du Marin (les moteurs doivent pouvoir redonner de la puissance en moins de cinq minutes en cas de dérapage de l'ancre) les rotations en zodiac reprennent.

Retour à terre des Crozétiens
Si monter à bord du zodiac s'avère difficile, la suite n'est guère plus facile: malgré l'habileté du bosco, l'embarcation est secouée par les vagues et ses passagers aspergés d'eau de mer à 4°C. L'arrivée au ponton est toute aussi malaisée mais finalement vers 10h00 chacun a regagné son "chez soi" sans casse.


Le Floréal peut appareiller en fin de matinée.




samedi 4 mai 2013

Sauvetage d'un bonbon

Habituellement, les jeunes éléphants de mer (aussi appelés "bonbons" car ils sont une friandise appréciée des orques) restent sagement en limite des constructions de la Baie du Marin qui les abritent du vent...


Hier, les hivernants de passage en Baie du Marin ont remarqué qu'un jeune éléphant de mer, arrivé par la manchotière, s'est laissé tomber dans le bac de rétention des cuves à fuel.  Incapable d'en sortir tout seul, il serait condamné à mourir de faim malgré ses réserves de graisse.

Un groupe est donc formé le samedi pour mettre en place un solide pan incliné et y diriger l'animal vers la sortie... il pèse environ 250 kg, l'idée est donc de le faire avancer par lui-même le plus possible.


Après quelques efforts, on l'incite à monter sur une solide bâche...


 Le VSC en charge des mammifères marins lui recouvre la tête d'un cache (un sac postal en l'occurrence) destiné à le calmer pour la suite des opérations. Il s'agit d'un animal sauvage, effrayé par la présence des hommes, qui pourrait réagir violemment et blesser un des opérateurs.


Une fois  l'animal aveuglé, il est déplacé par toute l'équipe dans la bâche jusqu'au pan incliné...


Encore un effort....

Ca y est, notre bonbon a retrouvé sa liberté ! 


Pour éviter ce genre d'incident qui survient chaque année, le muret d'enceinte de la fosse de rétention sera, dans les prochaines semaines, surélevé d'une cinquantaine de centimètres à l'aide de bastaings.