mardi 15 décembre 2009

"Manips" et sorties hors base


Il existe deux types de sorties hors base. Les travaux à caractères scientifiques : les traditionnelles « Manip » et les sorties loisirs devenue au fil du temps « Manip Loisir ».


"Manip" baguage de Grands Albatros


Les opérations à caractère scientifique sont les plus nombreuses, elles sont organisées de façons quasi permanentes. La plupart d'entre elles consistent à manipuler des animaux (baguage, mesure, pose de matériel, prise de sang...) ou des plantes (mesures, prélèvements) d'où leur nom générique de « Manip ».

Plus rares, les sorties loisirs consistent à se rendre sur différents points de l'île pendant le week-end pour profiter des lieux, s'y dégourdir les jambes, prendre l'air ou s'y reposer.


Les manipulations et les études scientifiques qui s'y rapportent constituent une des activités principales de l'ile. En dehors de la campagne d'été les scientifiques qui dirigent ces opérations sont en nombre réduit. Une personne par programme scientifique. Mesurer l'aile d'un albatros, prendre en photo le dessous des pattes d'un poussin manchot, prélever le sang d'un bonbon (bébé éléphant de mer) ou encore baguer une jeune otarie, sont des opérations délicates qu'il est difficile de réaliser seul. Pendant l'hiver, les artisans des programmes scientifiques, ont donc régulièrement besoin de secondes mains pour les aider dans leur travail. Chacun sur Crozet à donc la possibilité, s'il le souhaite, de participer à ces manipulations.


"Manip" Baguage de Grands Albatros


Avant d'arriver ici, en dehors du personnel scientifique, très peu ont déjà participé à des manipulations d'oiseaux ou de mammifères marins. Participer à ces opérations offre des occasions uniques d'approcher de près ces animaux légendaires (albatros manchots royaux, otaries) et surtout de mieux les connaître. Ces sorties permettent de fréquenter les sites et les milieux dans lesquels ces animaux évoluent et de prendre toute la mesure de leur caractère exceptionnel. Ce sont également de belles opportunités pour le personnel logistique de mieux comprendre le travail des scientifiques et mieux apprécier leur obligations et contraintes.


"Manip" Baguage de Grands Albatros


Toutes ces manips se déroulent dans le cadre de programmes scientifiques très règlementés. Elles respectent des protocoles très précis placés sous la surveillance d’un comité d’éthique. La sélection et le soutien logistique de ces programmes est assuré par L'IPEV, l'Institut Paul Emile Victor. Cette agence de moyens et de compétences à pour rôle d'offrir un cadre juridique ainsi que les moyens humains, logistiques, techniques et financiers nécessaires au développement de la recherche française dans les régions polaires. L'IPEV est le partenaire principal des TAAF sur tous ses territoires subantarctiques et antarctique.


A Crozet, 11 programmes scientifiques sont actuellement en cours.

Certains de ces programmes se déroulent essentiellement sur base et ne donnent lieu à aucune sortie. C'est le cas de la plupart des programmes consacrés aux sciences de l'Univers et en particulier des programme sismologie et géomagnétisme. Ils procèdent essentiellement de relevés et d'analyses de données captées sur sites.


D'autres se déroulent essentiellement sur la grande manchotière un kilomètre en bas de la base. C'est le cas des programmes « Ecoénergie », « Ornithothermo », « Ecophy ». Ces programmes se concentrent sur le développement des connaissances du manchot royal: relation entre ses modes comportementaux et ses dépenses d'énergie, caractéristiques biologiques et physiologique, déplacements en colonie et en mer etc. Ces programmes donnent lieux à de nombreuses manips. La plus part d'entre elles se déroulent dans les shelters de la plage (algecos dédiés aux travaux scientifiques) ou au biomar (bâtiment de la base Alfred Faure consacré à l'étude de la biologie marine).


Programme "Ecoénergie"


Programme "Ecoénergie"

Programme "Ecoénergie"

Programme "Ecoénergie"


Participer à ces manipulations permet de suivre l'évolution de la colonie et de mesurer les changements qui s'y opèrent. A notre arrivée les manchots royaux adultes n'étaient que quelques centaines. La plupart étaient partis en mer pour se nourrir. Les poussins livrés à eux même étaient regroupés en crèches. Tous étaient très vulnérables aux attaques des pétrels géants. Nombre d'entre eux y ont succombé.


Depuis le début du mois d'octobre les adultes reviennent de leur campagne de pêche en mer. Les poussins sont nourris et finissent leur croissance. Ils grandissent et grossissent a vue d'œil. Les plus précoces d'entre eux commencent même à perdre leur duvet tout marron pour laisser place à leur plumage de jeune premiers. C'est également la période a la quelle les adultes refont leurs plumage. Par endroit la « Grande Manchotière » est recouverte de plumes et les adultes muant prennent des allures incroyables.


Ces manipulations offrent également de belles occasions de se familiariser avec certains des individus de la colonie. On y apprend par exemple que L11, un des poussins observé dans le cadre du programme N°137 est né tardivement et qu'il fait partie des 4 survivants de l'échantillon de 20 poussins de son âge suivis régulièrement depuis leur naissance.

Au delà de la plage, plusieurs programmes scientifiques conduisent des études en différents points de l'île de la Possession. C'est plus particulièrement le cas des programmes N°109 "Ecologie des Oiseaux et Mammifères Marins" et N° 136 « Ecobio ». Ces programmes donnent lieux à de nombreuses sorties hors base et à de fréquentes manipulations.


La plupart de ces manips ont lieux sur des sites exceptionnels. Certains sites abritent des espèces vulnérables et donc protégées (Gorfou sauteur, Gorfou macaroni, Grand albatros, Pétrels à menton blanc); d'autres hébergent de très forte densité de population (jusqu'à 60 tonnes d'oiseaux au km2). A titre d'exemple la manchotière du Jardin Japonais héberge 33000 couples de manchots royaux reproducteurs.


Petite manchotière de Baie Américaine


Tapis de plume à Baie US


Muants à BUS


Dans la Réserve Naturelle des TAAF qui inclue l'ensemble de l'archipel de Crozet, ces sites font l'objet d'une attention particulière. Ils sont classés sites réservés a la recherche scientifique et techniques. En conséquence l'accès et la fréquentation y sont règlementés et limités.

Les autorisations d'accès à ces sites sont délivrées par le Préfet, Administrateur Supérieur des TAAF. Elles sont accordées annuellement pour chacun des programmes concernés à raison d'un nombre limité de passages, de journées de fréquentation et de personnes. Ces limites sont fixées sur la base de protocoles d'études soumis à l'acceptation des TAAF sur avis du Comité de l’Environnement polaire (CEP) et du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN).

Chaque manip organisée sur ces sites donne donc lieux à une demande préalable autorisée par le chef de district qui vérifie le respect de ces arrêtés préfectoraux.


Au delà des autorisations règlementaires, l'accès a ces différents sites et le déroulement des sorties hors bases en général sont soumis au respect d'une procédure interne dédiées à la sécurité des personnes. Cette procédure fixe le nombre de personnes minimum qui doivent composer une sortie en fonction de la zone de destination. Elle fixe les conditions de préparation d'une sortie, elle défini les responsabilités du responsable de la sortie, elle pointe les équipements de sécurité à emporter, elle identifie les modes de communication radio ou téléphone satellite à utiliser. Enfin elle prévoit les conditions d'envoi d'une équipe de secours en cas d'accident ou de silence radio.


Les L'ile de la Possession s'étend sur 18 Km d'Est en Ouest et sur 15 Km du nord au sud. Elle couvre une superficie de 146 Km2. Son point culminant, le pic du Mascarin s'élève à 934 mètres. Les empératures oscillent entre – 5°C et + 15°C avec une moyenne située autour de 5°. Les précipitations neigeuses sont fréquentes mais faibles et passagères. L'île est rarement recouverte de neige et ne possède pas de glacier. A première vue ces éléments ne présentent pas de caractère extrême.


Pour autant toute sortie hors base effectuée ici s'apparente a une sortie montagne. Le relief y est accidenté et n'offre pas d'abris. Il n'y a pas d'arbre ni aucun arbuste à Crozet. Les rochers d'origines volcaniques sont irréguliers et abrasifs. Les sols rocailleux constituent des terrains de progression difficiles. Les crêtes sont très exposées aux vents et les vallées humides sont chargées de souilles. Ces vallées magnifiques sont d'ailleurs l'objet de toutes les attentions et il convient de ne pas s'y enfoncer sous peine d'altérer leur fragile tapis de mousse.


Contact radio à la sortie de la Malpassée


Crête du Styx


Lac perdu

La Tour Blanche


Le Col des Moines


Les précipitations sont abondantes (2500mm par an) et fréquentes (300 jours de pluies par ans). Leur intensité va de paire avec les vents qui les transportent. Les vents dominants de secteurs ouest y sont quasi permanents et régulièrement violents (100 jours par an à + de 100km). Ils provoquent des changements rapides de météorologie.

Située par 46°Sud entre les 40ème rugissant et les 5Oeme hurlants, l'archipel de Crozet essuie une succession ininterrompue de dépressions. Compte tenu de la rapidité des enchainements, il n'est pas rare de voir successivement du soleil du brouillard de la pluie et puis de la neige dans la même journée. Nous sommes coutumiers ici des quatre saisons en un jour.


Réaliser une sortie hors base dans ces conditions suppose donc d'être particulièrement bien équipé et paré à toutes les éventualités. Contrairement à ce qu'on pourrait croire le Pancho trop fragile au vent n'est pas le meilleur allié du Crozetien. L'équipement idéal est le sur pantalon et la veste montagne en gore tex épais. Même s'ils sont traversés par la pluie dans les épisodes les plus violents ils restent les meilleurs alliés de sortie.


Les bottes constituent ensuite la priorité N°2. Elles sont les seules capables de garantir une étanchéité parfaite dans les souilles comme dans les rivières. Elles sont également idéales pour toutes les manips effectuées sur plage. Les terres australes forment traditionnellement deux écoles de randonneurs. Ceux abonnées aux bottes sont les plus nombreux. Ils mettent l'accent sur l'étanchéité et sacrifient le confort de la marche. Les autres plus traditionalistes utilisent le doublé chaussure de randonnée plus guêtre. Ce tandem est moins efficace dans les rivières mais cela permet de conserver de meilleurs appuis dans les parties rocailleuses et surtout, une meilleure tenue du pied et de la cheville. Chacun son clan selon le choix.


Pour le reste, les bâtons de marches sont souvent très appréciés, surtout en cas de vent violent. Lorsque la pluie glacées vient s'ajouter aux rafales, les lunettes de protection du type masque de ski sont un bon atout. Les sacs poubelle pour le change et le duvet constituent la seule véritable protection contre les infiltrations à l'intérieur du sac a dos. En cas de brouillard (100 jours par an) le GPS avec les points clef de l'Ile devient rapidement indispensable.


Le plus surprenant est l'utilisation des raquettes à neige. Pour traverser les parties de vallées recouvertes de tourbières les hivernants ont longtemps hésites entre bottes et chaussures en prenant garde à leur confort mais sans mesurer d'avantage la marque de leur passage. Au fur et à mesure des années certains transits effectués régulièrement se sont trouvés durablement endommagés par les marques profondes faites par ces passages.


Transit abimé vers Baie Américaine



Tapis de mousse vierges vers Pointe Basse


Utilisation de raquettes vers Jardin Japonais


Depuis quelques années une idée nouvelle est apparue. Elle consiste à utiliser de raquettes a neige pour traverser les passages de mousses végétales les plus fragiles. L'utilisation des raquettes répartie le poids de l'individu sur le tapis végétal et permet de réduire les marques. C'est surprenant mais incroyablement efficace.

Depuis cette année pour certains transits nous utilisons donc régulièrement des raquettes à neiges.


Une sortie hors base n'est pas une vraie sortie hors base si elle n'inclue pas au moins une nuit sous tente ou en arbec. Les arbecs sont les refuges des terres australes. L'ile de la possession compte deux arbecs et deux sites de bivouac.

L'arbec le plus près se situe sur la plage de la Baie Américaine, aussi appelée baie U.S ou BUS. BUS se situe a 2H30 de marche de la base, au milieu d'un paysage exceptionnel. La plage ou se trouve le refuge héberge une petite colonie de manchots royaux (principalement des muant) mais surtout au mois d'octobre elle est envahie par les éléphants de mer qui viennent ici pour se reproduire. Elle offre alors un spectacle incroyable qui donne lieux aux plus brillants commentaires.


Refuge de Baie Américaine par temps de neige


Réparation du groupe à BUS


Le second se situe à Pointe Basse à proximité de l'extrême nord de l'ile dans une zone réservée à la recherche scientifique et technique. Le transit vers pointe basse se fait en 6H00. Il nécessite de passer plusieurs crêtes.

Les arbecs de l'ile de la Possession possèdent chacun 5 places. Ils sont construits en bois et posés sur un radier sur élevé du sol pour les protéger de l'humidité. L'intérieur est sobre mais chaleureux on y retrouve tout le nécessaire couramment disponible dans les refuges d'aigle situé en haute montagne. L'approvisionnement et l'entretien de ces arbecs est assuré par l'IPEV et se fait une fois par an par hélicoptère depuis le Marion Dufresne. Les produits alimentaires non périssable déposés à l'occasion de ces rotations sont stockés dans des touques étanches disposées a l'extérieure du refuge et solidement arrimées entre elles. Pour éviter qu’ils ne s’envolent, les refuges sont eux même solidement arrimés au sol par des filins métalliques.


Refuge de Pointe Basse


Intérieur du refuge de Pointe Basse


Compactage des déchets à Pointe Basse


La vie en arbec oblige à s'affranchir du confort de la base et à renouer avec la débrouillardise et la simplicité. Faire sécher ses vêtements au fil du vent, s'éclairer a la bougie, préparer à manger avec les moyens du bord, faire la vaisselle à la rivière, sortir dehors pour faire ses besoins, nettoyer et trier ses déchets constituent des rituels auxquels chacun s'adonne cependant avec le plus grand plaisir.

Les soirées et séjours passés en arbec sont d'ailleurs aussi très souvent l'occasion de morceaux choisis plus ou moins mémorables. Certains sont retranscrits voire illustré avec force et détails dans les cahiers de refuge d'autres au contraire sont tenus secrets et ne sortirons jamais de l'arbec.


Ces moments partagés sont parfois l'occasion de découvrir en certains, d'autres individus et d'autres personnages que ceux vivant sur base. Ces révélations sont souvent de belles surprises.

Au final, les sorties de vivre pleinement le sens profonds d'un départ ou d'un séjour dans les terres australes. Elles permettent de prendre toute la mesure des éléments et des conditions climatiques qui règne ici bas. Elles offrent des occasions uniques de s'immerger dans les milieux naturels de ces iles et de se familiariser avec leurs habitants. Elles permettent de mesurer pleinement les capacités d'adaptations nécessaires pour résister aux conditions naturelles de ces milieux. Surtout elles permettent d'apprécier le caractère exceptionnel de ces lieux et de profiter de leur beauté sublime. Elles sont aussi l'occasion de prendre l'air dans tous les sens du terme, de vivre un autre rythme, de se vider la tête et de se faire plaisir.


Pointe Basse


Jardin Japonais




dimanche 18 octobre 2009

Escale de l'OSIRIS à Crozet


L'Osiris au large de La Posséssion
Lundi 28 septembre, un mois, jour pour jour, après son arrivée à Crozet, la mission 47 reçoit sa première visite.

Cette visite surprise lui est rendue par un habitué des mers australes, le navire OSIRIS, patrouilleur de contrôle des pêches,. Son commandant, le capitaine P.Y GUILCHER est rompu aux séjours austraux mais pour certains des membres de son équipage, cette escale est une grande première.

La venue de l'OSIRIS est toujours une surprise. Tout d'abord, au regard de sa mission de lutte contre la pêche illégale, ses dates de campagnes sont tenues secrètes. Même pour les districts austraux qui ont plaisir à l'accueillir chaque fois que c'est possible, l'information est rare. Cette fois ci l'information définitive de son passage à Crozet nous est parvenue huit jours avant son départ de la Réunion. En théorie il lui faut environ 8 jours pour atteindre Crozet. En réalité, l'OSIRIS avance à une moyenne de 5 à 6 nœuds et ne connait pas sa route de navigation a l'avance. Celle-ci lui est fixée quotidiennement par le Centre Régional Opérationnel de surveillance et de sauvetage de la Réunion (Le CROSSRU). Elle dépend de l'identification de navire suspect dans sa zone de campagne.

Uniforme Police des pêches

La présence de navires suspects est détectée par un système de radars satellite. L'analyse des images radars reçus par le CROSS lui permet de déterminer avec quelle probabilité il peut s'agir d'un navire de pêche illégal. Si la probabilité est forte et si le navire ne répond pas correctement aux messages qui lui sont adressés alors sa position est transmise aux bâtiments de contrôles présents sur zone pour qu'ils puissent constater l'infraction ou intervenir. Sur son trajet en direction de Crozet, l'OSIRIS a été dérouté par le CROSS pour vérifier la présence d'un navire suspect. Finalement le contrôle effectif du navire a été transféré à un bâtiment de la marine nationale et l'équipage de l'OSIRIS a pu reprendre sa route initiale.

La date de passage des navires sur les districts dépend des ordres de route qu'ils reçoivent mais aussi des conditions climatiques qu'ils rencontrent. Autour des 40 ème, ces conditions sont souvent difficiles. Cette fois ci, l'OSIRIS à rencontré des conditions météorologiques particulièrement sévères. Tous ces éléments ont ralenti sa progression et décalé son arrivée de près de 8 jours. Initialement attendu autour du 22 septembre le navire n'est finalement arrivé en face de l'ile de La Possession que le 27.

A son arrivée, le vent souffle à une moyenne de 25-30 nœuds, la mer est forte à très forte et couverte d'écume. L'anémomètre présent sur base affiche des rafales à 72 km. Dans ces conditions, il est impossible de s'aventurer au mouillage. Le capitaine prend donc le parti de s'abriter sous l'Ile de Est et d'y faire l'hippodrome, autrement dit: des ronds dans l'eau. L'escale est reportée au lendemain.

Lundi 28 septembre au matin, la mer est calme et le temps clément. Vers 08H00 L'OSIRIS se présente devant l'ile de La Possession et la décision est prise de procéder au mouillage. A 09H30 le canot de la police des pêches est à l'eau avec 5 personnes à bord : le commandant en second, 2 agents de la gendarmerie maritime, un mécano et Antoine DERVAUX, un nouveau passager pour la 47ème mission de Crozet. Antoine est employé pour 3 mois par la Réserve Naturelle des TAAF, il a pour mission d'enrichir les données photographiques sur les groupes d'orques qui fréquentent l'ile de La Possession. Il arrive tout spécialement pour le début de la saison des orques et repartira lors de la prochaine rotation du Marion Dufresne, en Novembre.

L'osiris au Mouillage devant la Baie du Marin


Arrivée des membres de l'équipage.


Pour les 4 autres équipiers de l'OSIRIS, l'escale sera plus courte et ne va durer qu'une journée.
Aucun d'entre eux n'est jamais venu à Crozet et tous vivent ce débarquement comme un grand moment. Les gendarmes maritimes sont nommés à chaque campagne. Pour eux, l'expérience est encore plus intense, il s'agit de leur premier voyage dans les terres australes. L'un d'entre eux postule depuis 6 ans pour participer aux campagnes de l'OSIRIS. La participation à cette campagne et le débarquement à la plage au milieu des manchots est le fruit d'une longue attente et la réalisation d'un rêve. L’'autre gendarme maritime de cette campagne a eu plus de chance, il a été pris dés sa première candidature. Cependant pour lui comme pour les autres ce débarquement est une première.

Aussitôt débarqués sur l'île, l'équipe de l'OSIRIS est prise en charge par un petit comité d'accueil qui lui présente les lieux et les conduites à tenir à l'égard du milieu et des animaux. A cette époque la plage est encore relativement peu fréquentée. Les manchots royaux reviennent tout juste de leurs voyages en mer et sont encore peu nombreux. Il est donc possible de se promener sur la plage sans trop les géner. Dans plusieurs mois ils seront près de 22000 couples reproducteurs. Dés lors, l'accès à la plage sera strictement délimité et il ne sera plus question de s’y aventurer sans raison scientifique.

Comité d'accueil



Adjoint au chef de district et commandant en second de l'Osiris


Manchots royaux à la plage de la Baie du Marin


Membres équipage Osiris


Femelle éléphant de mer


Gérant postal, membres équipage Osiris et chef de district


Passé les photos de rigueur, celles des manchots royaux et de leur poussin tout duveteux et celles des éléphants de mer récemment installés sur la plage, l'équipe de l'OSIRIS est conduite sur base pour un café chaud et un mot d'acceuil. Ce transit rapide (1,4km, soit moins de 5 minutes en voiture) est l'occasion pour eux de prendre de la hauteur et de partager la vue imprenable des habitants de Crozet sur l'ile de l'est, qui la veille, les a abrité des vents du nord. Ce passage sur base est l'occasion de visiter les lieux et aussi de faire quelques emplettes. Les deux sites les plus prisés des visiteurs sont la Coop et la GP.

La coopérative (Coop) est LE magasin de Crozet. On peut y trouver tout ce qui est nécessaire à la vie sur base, et quelques souvenirs des terres australes. Littérature, habillement, produits d'hygiène, boissons, friandises... La quantité de produits disponible se limite à l'équivalent d'un ou deux rayons de supérette en métropole mais on y trouve l'essentiel. La Coopérative est tenue par Lionel DESRUMEAUX, le chef Appro (Approvisionnement). Lionel est responsable de la gestion du stock de la Coop mais également de la réalisation de toutes les commandes d'approvisionnement de la base. Le début du mois d'octobre est une période chargé pour lui. Il doit impérativement boucler la totalité des commandes que nous recevrons en novembre, par le prochain bateau.


Emplettes à la Coop


Emplettes à la Coop



La gérance postale (GP) est LE bureau de poste de Crozet. Elle permet de trouver la dernière collection des timbres TAAF mais également tous les autres accessoires chers aux visiteurs et aux philatélistes: cartes postales, gravures de timbres, carnets de voyages...
Le bureau de poste et télécommunication est tenu par Bruno JEAN, le gérant postal. Il est responsable de toutes les communications extérieures et de tous les courriers entrants et sortant de C
rozet, il veille à satisfaire les très nombreuses demandes des philatélistes passionnés des TAAF.

Pour la venue de l'OSIRIS, Bruno a préparé des plis spéciaux avec la photo du navire, les principaux tampons philatéliques de la mission et un timbre représentatif de Crozet oblitéré à la date du jour, soit le 28/09/09.
Pour que ces plis soient complets et qu'ils prennent toutes leur valeur, il ne reste plus qu'à y apposer le tampon du bateau, celui du capîtaine et enfin celui de la mission de l'OSIRIS.
Ces plis sont la marque spéciale du passage du navire sur Crozet et l'évènement est suffisamment rare pourqu'ils soient prisés des philatélistes et autres collectionneurs passionnés.
Finalement le commandant du bateau n'étant pas descendu à terre ces plis seront signés de la main du commandant en second.

Accueil du gérant postal


Plis spéciaux Osiris


A 12H30 l'équipe du navire est accueillie dans la salle de vie commune (la"vie com") pour un apéritif et un repas de bienvenue. Ce moment partagé est une opportunité pour l'équipage de partager la vie de la mission et pour nous, l'occassion de mieux comprendre comment se déroulent les campagnes de contrôle de pêche.

Déjeuné en "vie com"


L'après midi la météo étant particulièrement favorable, l'équipage de l'Osiris à la possibilité de redescendre à la plage via le Bolard. Cette zone qui s'étend au dessous de la base en direction de la côte Est,est habité par les grands albatros et une colonie de manchots papou. Son accès est très règlementé. Sous l'égide de l'équipe scientifique. les membres de l'Osiris ont la chance de la découvrir et d'observer les poussins albatros de près de 7 mois encore sur leur nid. Régulièrement nourri par leurs parents, a ce stade, ils sont presque aussi gros que les adultes. Dans deux mois, ils partiront pour leur premier vol et ne reviendrons plus avant 5 à 10 ans. Observer ces poussins devenus gros comme des jarres et les voir avec leurs derniers duvets est un luxe dont chacun profite avec attention.

Descente accompagnée au Bolard


Poussin albatros


Poussin albatros


Manchots royaux à la plage de la baie du Marin


Toilette d'un manchot royal


Très rapidement la journée s'avance et toute l'équipe de l'OSIRIS se retrouve sur la plage prête à réembarquer. C'est le moment choisi pour transmettre au commandant et a tout l'équipage des souvenirs de leur passage à Crozet. La carte de l'ile, signée par tous les membres de la 47eme mission et du pain frais confectionné avec soin par notre chef cuisinier.

Remise des présents de la Mission 47


L'heure est maintenant au départ.


Paré au départ


Fin d'escale


Cette escale comme toutes les escales à Crozet aura été courte. Elle nous aura permis d'accueillir Antoine, un nouveau passager, de réceptionner 85 kg de produits frais envoyés par le siège des TAAF, et puis de partager le temps d'une journée la chance de séjourner ici.




LE CONTRÔLE DES PÊCHES DANS LES TAAF.

L'Osiris est un navire d'Etat. Sa mission principale est de lutter contre la pêche illégale dans le sud de l'océan indien et plus particulière dans les Zones Économiques Exclusives (ZEE) Françaises qui s'y trouvent. Pour réaliser cette mission, il sillonne la zone en moyenne 150 jours par an.


OSIRIS est le nom d'un dieu égyptien assassiné, dépouillé, puis réincarné sous une forme supérieure à son état originel. A l'image de ce dieu, l'OSIRIS est le nouveau nom donné à l'ex LINCE, un palangrier congélateur seychellois arraisonné pour action de pêche illégale en janvier 2003. Au terme d'une longue procédure juridique ce navire a été saisi puis est venu compléter le dispositif de surveillance des pêches mis en place par la France dans les Zones Économiques Exclusives ZEE des terres australes.


Celles-ci couvrent une superficie de 2,2 millions de km2, soit la deuxième zone maritime de France. Leur superficie, leur isolement (12000 Km de la métropole et 3000 km de la Réunion) et leur richesse en ressources halieutiques en font des sites très convoitées et difficilement contrôlables. La ressource la plus prisée de ces zones économiques est la légine australe, un poisson de grands fonds à chaire grasse très prisée au japon et aux Etats Unis. La lutte conduite depuis plus de 10 ans contre la pêche illicite non réglementée et non contrôlée (INN) dans les ZEE de Kerguelen et Crozet repose sur des moyens associant une double approche maritime et spaciale
.

L'OSIRIS est un des éléments de la composante maritime. Il navigue sous le contrôle opérationnel des affaires maritime et ses routes d'intervention lui sont délivrées directement par le Centre Régional Opérationnel de surveillance et de sauvetage de la Réunion (Le CROSSRU). Les autres éléments de la composante maritime sont placés sous le contrôle de la marine nationale. Pour la zone sud de l'océan indien, celle-ci possède deux frégates de surveillances équipées de moyens héliportés (le NIVOSE et le FLOREAL) et un patrouilleur austral (l'ALBATROS). Ces bâtiments militaires patrouillent environ 250 jours par an.

Au total l'ensemble des moyens maritimes cumulent 400 jours de mission par ans, théoriquement cela permet d'avoir au moins un bateau sur zone en permanence. En réalité le développement de la piraterie au large de la Somalie oblige la marine nationale à une redistribution de ses moyens au nord du canal du Mozambique. Ce positionnement s'effectue au détriment du contrôle des mers du sud.


La composante spatiale de lutte contre la pêche illicite repose sur un système de surveillance radar par satellite. Ce système permet de détecter tous les navires présents dans les ZEE de Kerguelen et de Crozet. Les navires autorisés à pécher déclarent leur position en permanence. Par déduction tous les autres navires de pêches identifiés sur zone sont illégaux. Quand leur position est identifiée elle est transmise aux bâtiments de contrôle afin qu'il puisse constater l'infraction et intervenir.


Cette zone maritime présente la particularité d'être également sillonné par des icebergs.
Pour faire le distinguo entre la présence de navire et celle d'iceberg, le CROSSRU possède des compétences très spécifiques d'interprétation d'image. Ces compétences ajoutées à des grilles d'analyse lui permettent d'évaluer assez précisément la probabilité d'identification d'un navire illégal.

De 1997 à 2005, vingt trois navire de pêche illicite ont été détectés, arraisonnés, puis déroutés vers la réunion pour être enfin confisqués sur décision de justice. Ces arraisonnements ont portés préjudice à ceux qui exploitent la légine sans autorisation. Depuis 2001, la baisse des identifications et interceptions témoigne d'une forte diminution du braconnage. Pour autant la pêche illicite n'est pas totalement éradiquée. Plusieurs navires sont régulièrement observés en pêche aux bords des Zones Économiques Exclusives françaises.


lundi 28 septembre 2009

Installation de la 47eme mission a Crozet et conditions de vie

Le départ du Marion Dufresne et les coups de sirènes qui l'accompagne marquent un passage important. Désormais l'équipe présente sur l'île se trouve entièrement livrée à elle même.


La nouvelle mission compte 23 personnes. Les deux tiers de l'équipe, le chef de district et l'ensemble de la relève logistique viennent d'arriver. Ces personnes doivent rapidement prendre possession de leurs fonctions respectives. Les huit personnes restantes, le médecin et l'équipe scientifique, sont arrivées à Crozet en novembre ou décembre dernier. Elles connaissent bien le fonctionnement des lieux et possèdent désormais un rôle essentiel de mémoire et de témoin pour la continuité de la vie sur base.


La base Alfred Faure est située en amont de la baie des marins, à environ 140m d'altitude et à environ 1,4km de la plage. Elle est adossée au Mont Branca (383m) et fait face à l'ile de l'Est. La base compte 27 bâtiments dont 5 lieux de résidence elle couvre une surface totale d'environ 4ha (200 mètres de côté).

Sur base tous les bâtiment ont le dos tournés aux vents d'ouest dominants et font face à la mer. Du coup la plupart des résidents possèdent une chambre avec vue sur l'océan et l'ile de l’Est. Un luxe que chacun découvre avec le plus grand plaisir.






On entend ici et là que l'ile de l'Est constitue un élément important du bien être et de l'équilibre psychologique des hivernants de Crozet. Cela n'a jamais été démontré scientifiquement mais chacun s'accorde aisément à le penser.

Immobile et mystérieuse aux falaises abruptes plongeant tout droit au milieu de l'océan, celle-ci ne présente jamais deux fois le même visage. Ses vues sont innombrables et différentes a chaque instant quelque soit l'heure de la journée. Un mystère et un plaisir pour chacun.





L'organisation de la vie sur base débute par l'affectation des lieux de résidence. Chaque nouvel arrivant commence par intégrer son logement. Chacun dispose d'une chambre individuelle avec un lit simple, un bureau, des espaces de rangement et une salle de bain privative. Les chambres sont propres, plutôt spacieuses (15 à 25 m2) et relativement confortables.

Elles constituent pour chacun un précieux espace d'intimité




Les logements sur la base de Crozet ont longtemps étés attenants aux ateliers et autres lieux de travail du personnel. Ils étaient ainsi disséminés à différents points de la base. Désormais, pour des questions d'organisation et d'économies d'énergies cet éparpillement est révolu. Mises à part quelques fonctions spécifiques, (le chef de district, son adjoint, le médecin, et le responsable radio communication) tous les autres membres de l'équipe sont regroupés dans deux bâtiments de logement (Le Francès et l'Albatros). Le Frances réuni en majorité du personnel logistique d'origine militaire et l'Albatros en majorité des scientifiques ce qui explique peut être l'origine de leur nom. Pour autant cela ne constitue pas une règle et la tendance est désormais au mélange des personnes et des fonctions. Cette tendance se révèle d'ailleurs très profitable à l'émergence et au renforcement de la cohésion d'équipe.




Les résidents disposent de quelques jours pour choisir définitivement leur chambre et l'adopter. Une fois les affectations de chambre définies, chacun peu enfin commencer à investir son futur lieux de vie et en profiter pour ouvrir ses cantines. Chaque hivernant dispose de 130kg de fret personnel. Ces effets réunis dans une ou deux cantines selon les cas rassemblent tout ce que chacun aura jugé le plus essentiel à son séjour dans les terres australes. Le contenu de ces malles est souvent le résultat de plusieurs coups de fils, d'une réflexion personnelle et de choix plus ou moins sélectif. Une fois sur place, ouvrir et vider ces cantines est déjà l'occasion d'une première confrontation entre le rêve et la réalité.



L'affectation des chambres permet la réalisation du plan d'hébergement puis la diffusion de l'annuaire Crozetien. Ces documents sont des éléments de sécurité important. En cas d'incident ils permettent de joindre rapidement chacun des membres de l'équipe présents sur base. Chaque chambre et chaque bâtiment dispose d'un téléphone. Au début, cela surprend un peu. Isolés sur une ile perdue au milieu de l'océan Austral on ne se s'attend pas forcément à trouver le téléphone dans chaque pièce. En définitive cela évite de courir partout et tout le monde s'y fait très vite.


Après le logement le second point clef de l'organisation de la vie sur base est l'alimentation et le déroulement des repas.

Toute l'alimentation consommée sur place est acheminée par bateau. Cette situation repose essentiellement sur deux éléments:

Tout d'abord les îles Crozet sont d'origine Océano volcaniques. Leur sol est naturellement pauvre et ne permet pas de développer une agriculture très productive.

D'autre part, elles abritent des espèces faunistiques et floristiques exceptionnelles dont certaines sont rares et menacées. Toute perspective de production ou d'élevage est de nature à mettre en péril la survie de ces espèces.

Pour préserver le milieu et éviter ce risque, l'administration des TAAF et les autorités de la réserve naturelles ont fait le choix de réduire toutes les initiatives de production à zéro.

A Crozet cela s'est traduit par la fermeture d'une serre de production de légume, ailleurs cela consiste dans la suppression de cheptel.




Les passages du navire ravitailleur (3 à 4 fois par ans) permettent aux résident de profiter de fruits et légumes frais pendant quelques semaines. Ensuite toute l'alimentation consommée est de moyenne ou longue conservation. Au quotidien, cette situation oblige les cuisiniers à faire preuve de beaucoup d'imagination et de talent, ce qui est le cas.


A Crozet tous les repas sont pris à « l'Etoile Australe » la salle de restaurant du bâtiment de vie commune « la vie Com ». Le déjeuné est librement accessible depuis l'aube jusqu'à 9H30, le repas du midi est à 12H30 et celui du soir à 19H30 (20H00 le vendredi). Seules les personnes parties en « manip » (sorties scientifiques ou loisirs hors base) sont absentes aux repas. Ce système a priori rigide a début, facilite l'organisation des repas, évite les gaspillages et surtout permet de faire des repas, un lieu d'échange ou tout le monde est présent.

C'est aussi un moment privilégié pour transmettre des informations communiquer les nouvelles du jour, proposer une initiative ou faire une observation. Les messages appelés « petites com » se déroulent toujours selon le même rituel, la personne désirant s'exprimer se lève, prend un couvert et le frappe sur le haut de son verre vide. Tout le monde autour de la table l’écoute, la personne passe son message et remercie l'assemblée. Le repas peu commencer ou reprendre son cours.

Les « petites com » sont fréquentes elles annoncent, l'affichage d'un document nouveau, la date du prochain exercice « sécu », la possibilité de participer à une « manip scientifique », l'arrivée d'un navire visiteur, l'organisation d'une soirée particulière, un rappel a l'ordre pour le tri sélectif ou le nettoyage des filtres de lave linges, bref tout ce qui concerne le quotidien de l'équipe sans justifier de procédure d'information trop formelle.



Le bar de Crozet, « le CRONIBAR » (il fallait y penser), se trouve également dans « la vie com » (le bâtiment de vie commune). Il est ouvert tous les soirs de la semaine de 19H00 à 19H30 et de 20H30 a 21H30, le vendredi jusq'uà 01H00 du matin. Il est placé sous la responsabilité d'un des membres de l'équipe et fonctionne sur la base du volontariat. Chacun y a sa carte. C'est gratuit pour les jus de fruits, une croix pour le vin et la bière deux croix pour les apéritifs et les digestifs. Le paiement des consommations se fait à « la coop » (la coopérative) en fin de mois.

Toutes les activités loisirs de la base (bibliothèques, cinéma, station photo, salle de musculation. salle de musique, radio émission, anniversaires...) fonctionnent sur le même principe: un responsable assisté d'une ou plusieurs autres personnes, tous bénévole.



Parmi ces activités le cinéma de Crozet imaginé et aménagée par la mission 43 attire une attention toute particulière. Situé au sous sol de « la vie com », « CINECRO », est une authentique salle de cinéma de 26 places avec un projecteur tout neuf, des enceintes Pioneer deux fois 100 watt et près de 800 films a disposition. Un véritable petit paradis pour les cinéphiles.


Les loisirs, les repas et le confort des installations sur base ont beaucoup évolué. Ils sont sans comparaison avec ceux que les premiers hivernants ont connus au début de la présence française dans les terres australes. Pour s'en rappeler, il suffit de regarder les premières photos de missions (en noir et blanc) accrochées aux murs, ici et là. Les nouvelles conditions de vie dépassent souvent les attentes des résidents. Pour autant elles ne constituent pas un luxe et restent très limitées comparées aux possibilités qu’offre une vie normale en métropole ou ailleurs. Elles facilitent la présence et le travail des missions successives mais n'enlève rien à l'engagement de chacun et aux sacrifices souvent consentis pour parvenir jusqu'ici.